Interview de Maria SHARAPOVA
M. SHARAPOVA/D. CIBULKOVA
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Q. Vous nous sembliez très fatiguée, mais vous vous êtes battue jusqu'à la dernière balle.Pouvez-vous nous expliquer ce que vous ressentez maintenant ?
R. Il m'a fallu un petit moment pour retrouver mon jeu, me créer des possibilités, des chances pour pouvoir revenir au filet,conclure les points. Je pense que l'on peut pousser son organisme seulement jusqu'à un certain point et, aujourd'hui, c'était un match long et tout s'est combiné. Par ailleurs, elle a joué un tennis très, très solide. Effectivement,j'étais un peu court aujourd'hui.
Q. Maria, il semble que le score ne reflète pas le match. Il ne semble pas qu'il y ait une si grosse différence au vu de l'ensemble du match. Est-ce parce que vous avez raté des points cruciaux ?
R. Oui, évidemment, au deuxième à 15/40, j'ai raté deux retours d'affilée. C'était totalement idiot, cela a permis à mon adversaire de gagner en confiance et il y a eu beaucoup de jeux où l'on était à30 A.
Quand vous perdez 2 ou 3 jeux d'affilée,votre adversaire non seulement gagne des jeux, mais elle gagne en confiance également. Du coup, c'est difficile de saisir sa chance par la suite. Il faut savoir saisir sa chance quand elle se présente et pas être en train de courir après.
Q. Vous avez dit que l'on ne peut pousser son organisme que jusqu'à un certain point. Vous aviez joué des matches longs. Est-ce pour cela que vous dites cela ?
R. Attendez ! Je vous renvoie la question. Qu'enpensez-vous ?!
Q. Et le fait de ne pas avoir beaucoup joué l'année passée a-t-il eu un impact ?
R. Sur les matches précédents, oui, je pense. Si j'avais pu terminer les matches au moment où j'aurais dû les finir, si je les avais joués plus court, peut-être, mais cela n'a rien à voir avec aujourd'hui.
Q. Et votre épaule ? Comment va-t-elle aujourd'hui ?
R. Très bien.
Q. Le public français vous a beaucoup soutenue, surtout vers la fin. Cela vous a-t-il rendue heureuse ? L'avez-vous ressenti ?
R. Oui, absolument. Vraiment, j'ai été très heureuse de le voir me soutenir.
Il me demandait de me battre, de continuer à travailler, d'essayer de trouver un moyen de renverser le match. Oui, cela a été deux semaines absolument fantastiques ici.
Tout ce que je peux dire au public français, c'est que je serai de retour l'année prochaine.
Q. A-t-elle eu des coups qui ont posé particulièrement des problèmes par rapport à votre jeu ?
R. Non, elle a tout simplement été très solide,elle a fait ce qu'il fallait faire pour gagner, et elle a gagné ! En bout de course, c'est tout ce qui compte.
Q. Dans l'ensemble, c'est un beau parcours que vous avez fait ici. En repensant à tout cela, qu'avez-vous à dire de vôtre come-back au printemps de cette année ?Et à quel moment aurez-vous atteint votre meilleur niveau ? Ce sera à Wimbledon ou à l'US Open ?
R. Je pense que c'est un excellent point de départ pour moi. J'ai coutume de dire que son meilleur résultat, c'est toujours celui que l'on a obtenu au dernier tournoi que l'on a disputé. Je peux vous dire ici aujourd'hui que je suis assez fière de ce que j'ai réussi à faire, non seulement sur ce tournoi, mais depuis que j'ai été obligée de m'arrêter l'an dernier. Maintenant, je peux travailler sur les points que je dois améliorer pour continuer à progresser. C'est comme cela que cela va m'aider.
Q. Et sur une échelle de 1 à 10, où vous positionnez-vous au niveau physique ?
R. Je n'aime pas cette histoire d'échelle, ni les chiffres. Je ne sais pas.
Q. Commentallez-vous vous préparer pour Wimbledon ?
R. Comment ? Je vais aller sur un courtd'entraînement, je vais taper dans des millions de balles, je vais quand même prendre un ou deux jours de repos et, ensuite, je passerai sur herbe.
Q. L'autre jour, vous avez dit que les gens vous soutiennent aujourd'hui car vous n'êtes plus numéro 1, que les Français aiment bien ceux qui ne sont pas tout en haut de l'échelle. Pensez-vous que cette position qui est la vôtre aujourd'hui -vous n'êtes plus dans le top 10- désoriente un peu les gens ? Pensez-vous qu'ils souhaitent vous voir redevenir la reine du tennis que vous étiez ?
R. Les chiffres ne mentent pas, ils reflètent la performance que vous avez réussi à faire, mais cela mis à part, peu importe que vous soyez première ou centième, cela demande beaucoup de travail pour arriver à ce niveau et personne dans ce tableau final n'a péché par le manque de-travail. J'ai énormément de respect pour toutes les joueuses.
J'ai été numéro 1, c'est vrai, et c'est vrai aussi que j'ai joué des matches particulièrement mauvais alors que j'étais numéro 1.Maintenant, ce que je veux, c'est revenir sur les courts pour de nouveau atteindre le meilleur niveau et je ne serais pas là si je n'avais pas le sentiment de pouvoir redevenir n° 1 mondiale.
Q. Vous avez vécu un très mauvais jour à Indian Wells contre Davenport.
R. Regardez ce qui s'est passé après, j'ai gagné deux Grands Chelems !
Q. C'est pourquoi je voulais dire que peut-être que ce sera pareil ici. Quelle est la différence aujourd'hui par rapport à ce qui s'est passé à l'époque ?
R. C'était il y a des années ! Je ne m'en souviens plus très bien. C'est vrai que ce match contre Davenport est passé très vite. On parle de 2 adversaires différentes, à 2 époques différentes sur 2 surfaces différentes. C'est donc très difficile de faire des parallèles.
Q. Vous n'avez pas franchement eu beaucoup de matchs dans votre vie où vous ayez été menée 6/0, 5/0 et avec une balle de match contre vous. Cela a-t-il été dur à vivre ? Qu'avez-vous pensé alors ?
R. La seule grosse de différence, ce sont les chiffres et encore une fois, je n'aime pas les chiffres. C'est soit on gagne,soit on père. Je préfère gagner, mais bon, que l'on perde 6/4 ou 6/0, à la fin, quelle est la différence ?! Il faut essayer de donner son meilleur,de se battre sur tous les points. J'ai toujours été une gagnante, une battante et je le serai toujours. Cela étant, il y a un moment où, quand votre corps ne suit plus, il faut savoir garder la tête haute et saisir les chances qui vont se présenter à l'avenir pour moi.